Tromelin : Différence entre versions
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Les mois passés sur l'Isle de Sable sont documentés par ce journal de bord. Le bateau arrive quatre jours plus tard à Madagascar. Malgré les demandes, les démarches et la médiatisation par le commandant, les autorités françaises ou la compagnie de commerce refusent d’affréter un bateau pour aller récupérer les malgaches. | Les mois passés sur l'Isle de Sable sont documentés par ce journal de bord. Le bateau arrive quatre jours plus tard à Madagascar. Malgré les demandes, les démarches et la médiatisation par le commandant, les autorités françaises ou la compagnie de commerce refusent d’affréter un bateau pour aller récupérer les malgaches. | ||
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Version du 14 novembre 2017 à 15:12
Tromelin. Petite île corallienne de l'océan Indien, isolée, située à environ 500 km de Madagascar, de Maurice et de la Réunion.
SommaireGéographieL'île est au plus long de 1,7 km et au plus large de 600 mètres. Quasiment plate, elle est recouverte de sable et sa végétation se compose de quelques buissons et arbustes. Des oiseaux marins et des tortues sont sa seule faune. Selon la géologie elle s'est constituée par amas coralliens sur un relief sous-marin, peut-être volcanique. Elle est ceinturée par des récifs coralliens sur lesquels les vagues viennent se briser. Les vents sont permanents pendant 9 mois de l'année et la région est régulièrement traversée par des cyclones. Les précipitations sont faibles.Isolée des routes du commerce maritime, elle est située à environ 500 km de Madagascar, de Maurice et de la Réunion. Sa plus ancienne mention - connue - par des hominines date d'août 1722 lorsqu'un bateau de commerce français mouille au large et, en l'absence d'une meilleure idée, la dénomme "Isle de Sable". Les conditions climatiques et les risques encourus avec les récifs dissuadent les marins de débarquer sur l'île. Au XVIIIème siècle la cartographie marine n'est pas chose précise. Les coordonnées de l'île sont modifiées en 1739 puis, en 1752, lors de la parution d'une nouvelle cartographie marine l'île est positionnée une quarantaine de km plus au nord. Malgré quelques essais, aucun navire n'a pourtant réussi à revenir dans les parages de l'île. L'absence de relief ne la rend pas facilement repérable par les navigateurs, d'autant plus que les passages de cyclones ou de tempêtes tropicales rasent parfois complètement la végétation. A cette époque il est encore nécessaire pour les différentes compagnies commerciales (française, anglaise ou hollandaise) de cartographier au mieux les océans afin de sécuriser les routes du commerce maritime. Pour cela, elles financent des expéditions puis l'impression de nouvelles cartes à jour. Les méthodes de calcul des coordonnées sont limitées à la latitude (nord/sud) alors que la longitude (est/ouest) se fait à l'estimation. Ainsi en 1752 l'Isle de Sable est encore positionnée plus de 200 km à l'ouest de ses coordonnées réelles. HominisationAprès un voyage de 5 mois depuis la France, la navire marchand L'Utile arrive à Maurice en avril 1761. Il y débarque sa marchandise, puis est envoyé sur Madagascar pour en ramener 50 tonnes de riz et 150 bœufs. En plus de cette cargaison classique, le commandant accepte de charger 160 personnes destinées à être vendues comme esclaves. La plupart d'entre elles - hommes, femmes et enfants - viennent des hauts plateaux de l'Emerina à Madagascar. Tous et toutes sont enfermés dans les cales du bateau. Avant de regagner Maurice, le commandant veut faire un détour par l'île Rodriguez, à 600 km à l'est de Maurice, pour les revendre. Avec l'interdiction officielle de la traite esclavagiste, il est soucieux d'éviter d'autres bateaux - anglais ou français - et fait le choix de contourner par le nord les routes commerciales classiques, en se basant sur la carte de 1739. Dans la nuit du 31 juillet 1761, L'Utile heurte par deux fois les récifs de l'Isle de Sable. Les vagues le fracasse lentement et violemment. L'équipage abandonne le bateau et les futurs esclaves toujours enfermés dans la cale. Lorsque le bateau se rompt en deux, une partie réussie à s'en échapper. Sans être secouru par les membres de l'équipage. Avant d'expliquer comment il tente de sauver un des marins, l'écrivain de bord notera dans son journal : 18 personnes de l'équipage et environ 70 des esclavagisées meurent lors du naufrage. 123 survivent parmi les marins et un peu moins de 100 parmi les raflées de Madagascar. Les survivantes sont toutes blessées. Au matin du 1er août, tous les survivants œuvrent à récupérer tout ce qui peut l'être : 22 barriques de farine, 8 de vin rouge, une de cidre, un baril d'huile, un de beurre, 200 litre de lard et de bœuf en morceaux, des bouteilles de vin et de l'eau-de-vie. La nourriture et la boisson sont rationnées pour l'équipage. Rien n'est donné aux autres survivants. La diminution rapide de vivres incite les survivants à se mettre à la recherche d'une source d'eau possible. Un puits de 5 mètres de profondeur est creusé pour y trouver deux jours plus tard un mélange d'eau moins salinisée. De l'eau est distribuée à l'ensemble des naufragés, équipage et esclavagisés. Trente de ces derniers décèdent avant d'avoir pu goûter cette eau. La survie et la ségrégation s'organisent. Tout ce qui peut être récupéré des restes de l'épave l'est : bois, voiles, ustensiles et outils divers, armes et nourriture. Deux campements séparés sont installés, l'un avec l'équipage de L'ex-Utile, l'autre avec celles et ceux qui ne sont pour eux que marchandise. Un four et une forge sont construits. A partir de l'épave, les marins se lancent dans la construction d'un nouveau bateau. Plus petit. Le 27 septembre 1761, 121 membres de l'équipage - c'est-à-dire tous - embarquent à bord pour rejoindre Madagascar. Ils abandonnent une soixantaine de personnes, avec trois mois de vivre, et le commandant promet de revenir les chercher. D'après l'écrivain de bord :
Les mois passés sur l'Isle de Sable sont documentés par ce journal de bord. Le bateau arrive quatre jours plus tard à Madagascar. Malgré les demandes, les démarches et la médiatisation par le commandant, les autorités françaises ou la compagnie de commerce refusent d’affréter un bateau pour aller récupérer les malgaches. Sablo-îliensNotes |